Le Havre de Rothéneuf tient son nom d'une illustre famille, les Rothéneufs, mi-corsaires, mi-contrebandiers.
En attendant la marée .....
Le Havre de Rothéneuf en 1912
Communiquant avec la mer par un étroit goulet sableux, le Havre assèche entièrement à marée basse découvrant une vaste vasière en fonds de baie, traversée de marigots. On peut y observer, le long du tombolo des Chevrets, sur la grève des Mites, une bande d'herbus (le schorre) constituée de salicornes, d'obiones d'atriplex et autres végétations caractéristiques des pré-salés. Le slikke, c'est-à-dire la zone vaseuse nue recouverte à chaque marée, héberge de nombreux mollusques et invertébrés qui servent de nourriture aux échassiers (courlis, aigrettes, gravelots, ...) et aux oiseaux limicoles (bernaches, tadornes de Belon, ...). Ils sont faciles à observer à la période des migrations.
Pendant les grandes marées, le fort marnage réjouit les pécheurs à pied qui arpentent sable et rochers à la recherche de lançons, étrilles, tourteaux et homard pour les plus chanceux.
Port naturel communiquant à la mer par le goulet entre la pointe de Rothéneuf et l'île Besnard et dénommé le "Lac Suisse" à la Belle-Epoque.
Vaste enclave de plus de 15 ha, le Havre de Rothéneuf est fermé au nord par l'île Besnard et le tombolo de la Guimorais et à l'ouest par la côte de Rothéneuf (Saint Malo).
Cette petite baie (havre de Rothéneuf) d'environ 1,5 Km de long est en partie fermée par un tombolo orienté est-ouest, qui relie la pointe du Meinga à l'île Besnard. Des courants marins pouvant aller jusqu'à 2,7 noeuds balayent cette côte d'ouest en est pendant les 5 heures qui précèdent la pleine mer de Saint Malo et d'est en ouest pendant les 5 heures qui suivent la pleine mer de Saint Malo.
Du côté Colombanais, il porte le nom de la Malouinière du Lupin qui domine la côte sur la partie sud. Au fond du Havre, on peut encore voir les ruines d'un ancien moulin à marée, le seul du littoral d'Ille et Vilaine, les autres étant tous situés le long de la Rance. Il s'agirait du plus ancien moulin de mer de Bretagne, puisqu'il est cité dans des actes datés de 1180. C'était un moulin à cage en bois, à 2 roues, appuyé sur une digue de pierre qui profitait du fort marnage de l'endroit. Exploité jusqu'en 1899, il n'en subsiste malheureusement aujourd'hui que l'amorce de la digue.
Extrait de APPR-INFO n°73